Questions / réponses

Cette rubrique est la vôtre. Elle rassemble les questions les plus fréquentes qui nous sont posées, ainsi que nos réponses.
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Existe-t-il des données chiffrées sur les plaintes de patients en matière de troubles cognitifs ?

Oui, dans le cancer du sein, les données disponibles rapportent que 21 à 90% des patientes ont une plainte cognitive subjective (Schilder et al., 2012), c’est-à-dire qu’elles ressentent une baisse de leurs performances cognitives. Ces troubles subjectifs ne sont pas toujours liés à des anomalies des fonctions cérébrales (résultats aux tests cognitifs) mais souvent à un état d’anxiété et de dépression ou à de la fatigue.

Quelles sont les molécules pour lesquelles il y a des preuves de l’impact sur la cognition selon vos études ?

Les études ont été essentiellement réalisées avec la chimiothérapie. Des travaux ont bien montré l’impact sur les fonctions cognitives du 5-fluorouracil et du Méthotrexate (ces molécules passent la Barrière Hémato-Encéphalique), par exemple. Très récemment, l’impact sur les fonctions cognitives a également été prouvé pour les thérapies ciblées (anti-angiogéniques).

Aujourd’hui, de quoi êtes-vous sûrs en matière de cancer et de troubles de la mémoire, de l’attention ?

Tout d’abord, il existe une réelle plainte des patients en matière notamment de troubles de la mémoire et de l’attention. Cette plainte n’est toutefois pas toujours liée aux résultats des tests cognitifs. Chez les patientes atteintes d’un cancer du sein, 15 à 25 % des patientes auraient une diminution de leurs performances cognitives après la chimiothérapie. Chez certains groupes spécifiques de patients, les sujets âgés par exemple, ce pourcentage est plus important du fait de la fragilité de ces patients.

Généralement, les troubles cognitifs sont transitoires et modérés, et ils diminuent fortement voire disparaissent environ 1 an après la fin des traitements.

Pourquoi faire appel au modèle animal ? Est-ce fiable ?

L’apparition des troubles cognitifs qui se manifestent chez une personne atteinte de cancer, est probablement multifactorielle et peut impliquer le traitement du cancer, mais aussi le cancer lui-même, les médicaments destinés à soulager les effets secondaires des thérapies, les phénomènes infectieux, l’anémie, les altérations métaboliques provoquées par les traitements ou le cancer lui-même, et surtout l’état psychologique du patient atteint de cancer incluant stress, dépression et/ou anxiété.

Les modèles animaux ont pour but de mieux comprendre l’impact direct des molécules administrées en l’absence de cancer et de mettre en évidence les conséquences sur le fonctionnement du système nerveux central. Il est possible de rechercher la nature des facteurs de risque tels que l’âge ou des marqueurs génétiques, et d’évaluer en première instance le bénéfice de stratégies neuroprotectrices. En effet, un certain nombre de tests comportementaux ont été mis au point chez l’animal et permettent de modéliser certains troubles observés chez les patients. L’analyse biologique des cerveaux permet de mieux caractériser les mécanismes induits par les molécules testées.

Quels succès peuvent être mis à l’actif du Cancéropôle Nord-Ouest sur cette question du cancer et des troubles de la cognition ?

La prise de conscience de ces troubles cognitifs par la communauté scientifique. Ainsi, cette problématique a été identifiée dans le plan Cancer 3 (2014-2019).

Nous avons donc montré que la diminution des performances cognitives de patientes âgées (65 ans et plus) est plus importante que celle de femmes plus jeunes traitées pour un cancer du sein.

Nous avons également été les premiers à observer que les anti-angiogéniques pouvaient induire des troubles cognitifs chez les patients.

Plus récemment, nous avons été les 1ers en France à montrer, à partir d’une large étude (Cog-Réduc), qu’une prise en charge sous forme de stimulation cognitive accompagnée par un neuropsychologue permettait de réduire la plainte cognitive des patients.

Quels services précis proposez-vous aux grands laboratoires ?

Nos services cliniques :

  • Évaluation des troubles cognitifs dans le cadre d’essais cliniques chez les patients avec possibilité d’études dédiées chez les sujets âgés,
  • Montage d’études cliniques spécifiquement dédiées aux troubles cognitifs, avec différents types de traitements,
  • Etudier la problématique des traitements oraux.

Nos services neuro-psychologiques :

  • Évaluation des fonctions cognitives spécifiquement perturbées par le cancer et ses traitements à partir de tests cognitifs adaptés et standardisés.
  • Etude de l’effet des traitements à court et plus long terme sur la cognition.
  • Evaluation des troubles cognitifs perçus par les patients et évaluation de l’impact de ces troubles sur la qualité de vie,
  • Mise en relation des troubles cognitifs perçus avec les scores cognitifs objectifs,
  • Prise en compte de l’état psychologique des patients (anxiété, dépression, fatigue…) pour appréhender spécifiquement l’impact du cancer et de ses traitements sur la cognition.
  • Etude de l’influence de la réserve cognitive et de la métacognition sur l’incidence des troubles cognitifs,
  • Prise en charge : rééducation cognitive.
  • Etude des perturbations cérébrales anatomiques suite au cancer et à ses traitements (techniques : VBM et DTI),
  •  Etude des perturbations cérébrales fonctionnelles à partir de protocoles d’imagerie cérébrale : IRMf, TEP (Tomographie par Émission de Positrons) : en développement
  • Mise en relation des perturbations cérébrales anatomiques et fonctionnelles avec les résultats aux tests cognitifs comportementaux.

Nos services Pré-cliniques et Biomarqueurs :

  • Détection de biomarqueurs dans le modèle animal et chez les patients associé aux déficits neuro-cognitifs dans le cadre d’études cliniques et neuropsychologiques.
  •  Évaluation des paramètres biologiques potentiels pouvant influencer la survenue de troubles cognitifs.
  • Évaluation des paramètres neurobiologiques dans les modèles animaux, porteurs ou non de cancer, afin de mieux comprendre la physiopathologie des changements neurologiques observés chez les patients atteints de cancer. Mettre au point de nouveaux protocoles d’études comportementales chez l’animal afin de mieux cerner les mécanismes mis en jeu par les nouvelles thérapies.

Nos services Biostatistiques :

  • Soutien et/ou rédaction de la méthodologie statistique dans les protocoles d’études selon le design de l’étude retenu
  • Aide à la soumission de projets aux appels d’offres
  • Soutien et/ou rédaction du plan d’analyse statistique
  • Analyses statistiques et interprétations des résultats

Que conseilleriez-vous à un patient qui ressent des difficultés cognitives ?

Tout d’abord, il est nécessaire d’en parler à votre médecin qui pourra investiguer les autres causes possibles de ces difficultés cognitives (fatigue, anxiété, dépression, etc.) et proposer des solutions pour les prendre en charge.

Dans un deuxième temps, si ces difficultés persistent, il pourrait être utile d’effectuer (après accord de votre médecin) un bilan auprès d’un neuropsychologue, au sein d’une « consultation mémoire » ou d’un centre mémoire. Le neuropsychologue vous fera un bilan neuropsychologique dans le but d’objectiver d’éventuels troubles cognitifs et d’identifier précisément les fonctions cognitives altérées. En fonction des résultats de ce bilan, il sera ensuite en mesure de vous proposer des techniques pour vous faciliter les choses au quotidien, adaptées à votre situation (exercices/jeux/entraînement cognitif ; ateliers mémoire seul ou en groupe ; pratique d’activité physique etc.). A défaut de consultation mémoire à proximité, il existe le réseau Aloïs, sensibilisé à la problématique du chemobrain. Documentation sur le réseau à retrouver ici : site internet, plaquette du réseau, plaquette de contact à destination des médecins généralistes, plaquette de contact à destination des médecins spécialistes.

Enfin, si ces démarches ne suffisent pas à soulager votre gêne, vous pourriez également contacter (toujours par l’intermédiaire de votre médecin et si celui-ci le juge pertinent) le réseau OncoNeuroTox, qui est un réseau de prise en charge des complications neurologiques des traitements anti-cancéreux (voir la fiche de Présentation du réseau OncoNeuroTox-Contacts).

Dans tous les cas, appliquez les conseils des professionnels de santé qui vous suivent car ils pourront vous apporter des réponses spécifiques et adaptées à vos besoins.

Quand le cancer altère la mémoire

Par La rédaction d’Allodocteurs.fr le
Le « chemofog » est un état connu par de nombreux malades sous chimiothérapie. Une sorte de brouillard qui empêche la concentration et qui peut se révéler très handicapant. Fatigue, troubles de la mémoire, ces effets secondaires liés au cancer sont de mieux en mieux pris en compte par les médecins.

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Oubliez le cancer, pas le reste ! Quand le Cancer et ses traitements plongent vos pensées dans le brouillard

Les patients traités pour un cancer peuvent présenter des troubles cognitifs tels que des troubles des mémoires visuelle et spatiale, de la flexibilité mentale ou encore un ralentissement psychomoteur. Ces troubles sont décrits dans la littérature sous le terme anglo-saxon de «chemofog» en référence au brouillard londonien.

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